lundi 19 décembre 2016

Aeternia de Gabriel Katz



Présentation (éditeur)
Leth Marek, champion d’arènes, se retire invaincu, au sommet de sa gloire. Il a quarante ans, une belle fortune et deux jeunes fils qu’il connaît à peine. C’est à Kyrenia, la plus grande cité du monde, qu’il a choisi de les élever, loin de la violence de sa terre natale. Lorsqu’il croise la route d’un culte itinérant, une étrange religion menée par un homme qui se dit prophète, l’ancien champion ignore que son voyage va basculer dans le chaos.
Dans le panier de crabes de la Cité mère qui prêche la Grande Déesse, où les puissants du Temple s’entredévorent, une guerre ouverte va éclater entre deux cultes, réveillant les instincts les plus noirs. La hache de Leth Marek va de nouveau tremper dans le sang…

Ce que j’en pense
C’est par les chaînes de booktubers que j’en suis arrivée à lire le premier tome d’Aeternia, de Gabriel Katz. Il faut dire qu’une promotion sur epagine (désormais terminée) a aidé : je ne prenais aucun risque. Je dois préciser que j’ai lu peu de fantasy dans ma vie de lectrice, je suis plutôt attirée par la fantasy urbaine, et les combats épiques peuvent me lasser très vite. Mais dans les avis entendus, quelque chose m’attirait : la noirceur du propos. Certains diraient que c’est de la dark fantasy. J’ai donc commencé, curieuse et confiante. Mais je n’avais acheté que le tome 1, songeant que j’enchaînerais avec un autre univers rapidement. Et puis pas du tout.
La première qualité, la plus évidente, d’Aeternia, c’est d’être un redoutable page turner : Gabriel Katz s’y entend pour captiver son lecteur, c’est certain. Je ne pouvais plus lâcher le volume, et la dernière page, mes amis ! ah ! la dernière page… Car jusqu’à cette dernière page, j’ai pensé que j’attendrais pour lire le deuxième tome, mais si vous lisez La Marche du prophète (titre de ce tome 1), vous verrez que c’est impossible ; je suis restée bouche bée, en me disant : « non ?! ce n’est pas possible ! » Et magie du numérique, j’ai aussitôt acheté et enchaîné. Mes autres lectures pouvaient attendre, le monde pouvait attendre, d’ailleurs. Le tome 2, L’envers du monde, est aussi redoutable que le premier, sinon plus : je l’ai lu en moins de 24 heures (ce qui ne m'arrive plus si souvent), et j’étais bien contente que ce soit le week-end et que je puisse me laisser aller à ma lecture. D’ailleurs, si j’ai un teint d’endive, ce sera bien la faute de Gabriel Katz : je suis sortie le matin pour faire quelques courses (faut bien manger), mais le reste du temps, peu m’importait le soleil fracassant et la douceur de l’air. Moi, j’avais mon canapé, mon plaid, mon roman.
Donc, voilà pour la première qualité : un sens du rythme, de l’action et de la tension extraordinaire.
Par ailleurs, j’ai tout de suite aimé les personnages. Leth Marek, Desmeon, pour citer ceux qui m’ont été sympathiques, auxquels je me suis attachée d’emblée, mais tous les personnages sont très bien brossés, ont tout de suite une belle épaisseur, qu’ils apparaissent dans deux ou trois chapitres ou dans l’ensemble du diptyque.
Et évidemment, j’ai aimé le propos d’Aeternia et la façon dont la thématique est traitée. Le propos sur les guerres de religion est très actuel, et je suis sensible à cette façon d’exposer l’hypocrisie des dirigeants religieux, qui instrumentalisent la foi de leurs ouailles pour servir leurs propres desseins. Au-delà, Aeternia montre les manœuvres du pouvoir politique/religieux (ici c’est pareil) : l’ambition de Varian, les manœuvres des prêtres, la folie des éminences grises, la corruption fondamentale des gens de pouvoir… 
Tout cela signifie évidemment un certain degré de violence. Mais si l’on meurt beaucoup, et pas de façon douce, dans Aeternia, il faut dire que Gabriel Katz ne manifeste aucune complaisance envers la violence. Et j’en viens à une dernière qualité d’Aeternia : la capacité que Gabriel Katz a d’avoir recours à l’ellipse, de ne pas appuyer les effets, de ne pas céder à certaines facilités d’écriture. Cela lui permet de surprendre le lecteur, mais aussi d’avoir une certaine sobriété dans la façon de mener son récit.
Voilà, c’est bien sûr l’avis d’une piètre connaisseuse de la fantasy, et certains lecteurs plus aguerris aux codes me diront peut-être que Aeternia ne révolutionne pas les codes du genre, mais c’est l’avis d’une lectrice très enthousiaste, qui n’a pas envie de bouder son plaisir.

Gabriel Katz, Aeternia :
Tome 1 : La marche du prophète, Scrineo, 2015. Disponible en Pocket. Disponible en ebook.
Tome 2 : L’envers du monde, Scrinéo, 2015. Disponible en Pocket. Disponible en ebook.


1 commentaire:

Electra a dit…

Quel billet ! Un gros coup de cou de cœur qui me donnerait envie de lire de la fantasy !