Présentation
Fern est une lycéenne au physique banal voire ingrat, mais elle n’a rien d’une ado ordinaire: grande lectrice de romances, elle en écrit elle-même, et surtout, une amitié hors du commun la lie à son cousin Bailey, atteint de myopathie et désormais rivé à son fauteuil. Ces deux-là sont des complices de tous les instants. Et puis il y a Ambrose, lutteur au physique fabuleux, taciturne et sensible. Il y a Rita, la jolie fille pas stupide…
Et puis il y a le 11 septembre 2001. Ce qui aurait pu être une jolie bluette devient un roman sur la guerre, sur l’amitié, sur la perte, sur l’amour de soi, des autres, sur le sacrifice et la rédemption.
Ce que j’en pense
Voilà un roman auquel je n’aurais pas prêté la moindre attention sans l’avis toujours éclairé de ma chère Miss Cornélia. La couverture - reprise de l’édition originale me semble-t-il - est assez proche de ce que je déteste dans le roman Young Adult actuellement mais aussi dans les genres de la romance. Ce côté « dieux du stade » m’avait rebutée et j’avoue ne pas avoir cherché à en savoir plus. Mais j’étais récemment en quête d’un roman sans complication qui m’emporterait par son romanesque échevelé, et quand Miss Cornélia s’est montrée enthousiasmée par sa lecture, je n’ai pas hésité et je lui ai emboité le pas. Bien m’en a pris: Nos faces cachées n’est pas le roman du siècle, assurément, mais c’est un très bon roman YA, un beau mélo, qui plus est pas dénué de propos. J’ai beaucoup aimé l’ancrage dans l’année 2001, le 11 septembre étant finalement l’élément déclencheur. Cela ne pouvait que me parler… Les personnages m’ont emballée, avec mention spéciale à Bailey, évidemment. Qui ne serait conquise par ce garçon? Ambrose est passionnant aussi, mais l’humour de Bailey emporte tout. J’ai aussi beaucoup de tendresse pour Fern.
Alors bien sûr, on pourra objecter que l’intrigue posée, les ressorts deviennent quelque peu prévisibles, avec cet enchantement final qui succède à la tragédie. Oui, c’est vrai, mais cela reste fort, beau et bouleversant. Si je vois un mélo de Douglas Sirk, je peux dire la même chose, mais ce n’est pas un défaut. Et si le propos est dénué d’originalité, il est tout de même intéressant et il m’a touchée. Nos faces cachées fait passer le lecteur par toutes les émotions, rire, larmes, indignation, surprise, il raconte une histoire forte et offre des personnages forts.
Je ne vais pas bouder mon plaisir: j’ai aimé Nos faces cachées, j’ai vibré, et je trouve que c’est un roman YA hautement recommandable pour des ados comme pour des adultes qui en sont friands.
Quant à la couverture, je continue à ne pas l’aimer, mais je reconnais après ma lecture qu’elle n’est pas sans rapport avec le propos du roman, donc je suis indulgente…
La chanson à écouter: Creep de Radiohead
Amy Harmon, Nos faces cachées (Making Faces), Robert Laffont R, 2015. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Fabienne Vidallet. Publication originale ; 2013.
3 commentaires:
Il ne m'aurait pas attirée non plus, mais tu cites Douglas Sirk et je comprends tout à fait ce qu'on peut ressentir (et que je ressentirais sûrement) à cette lecture.
La couverture est un vrai problème, elle te laisse presque entendre qu'il te faudra de l'audace et de la discrétion pour oser l'acheter!!!!
Mais j'ai adoré l'histoire et les trois personnages principaux, je les ai trouvés émouvants et vrais.
@Brize: ah... Douglas Sirk, on lui doit quelques splendeurs. Et j'ai pleuré devant Le mirage de la vie, une vraie fontaine! :-)
@Miss Cornélia: oui c'est vrai, et c'est dommage car si on s'arrête à la couverture, on passe à côté d'un très beau roman. Je me souviendrai longtemps, je pense, des personnages.
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