Présentation (éditeur)
Georgie est au trente-sixième dessous : cela faisait des années que son mariage battait de l’aile, mais cette fois, c’est la fin. Alors que son mari est parti passer Noël avec ses enfants dans le Nebraska, elle reste seule à Los Angeles, car elle a pris la fâcheuse habitude de faire passer sa carrière avant sa famille. C’est alors qu’elle tombe sur un vieux téléphone jaune à cadran rotatif. Contre toute attente, cette antiquité va lui permettre de faire un bond de quinze ans en arrière et de communiquer avec Neal dans le passé. N’est-ce pas l’occasion rêvée pour résoudre leurs désaccords et retomber amoureux comme au premier jour ?
Ce que j'en pense
Je ressentais une certaine impatience à lire ce roman de Rainbow Rowell, écrit pour les adultes et non pour les adolescents, après ma lecture plutôt enthousiaste de Fangirl. J’ai dû patienter quelques jours après la sortie du volume papier, l’édition numérique d’A un fil ayant été mise à disposition par Milady avec un petit décalage, qui m’avait permis de voir apparaître sur internet des commentaires mitigés. Je ne partage pas du tout les réserves lues çà et là, notamment celle qui voit dans le personnage féminin un parangon d’égoïsme. Mais prenons les choses dans l’ordre.
Si je devais émettre une réserve, ce serait celle-ci: le roman n’est pas sans longueur à mes yeux, et j’en avais parfois assez des longues conversations de l’héroïne avec son mari « d’avant le mariage » (comprenne qui pourra!). Je les ai trouvées quelque peu répétitives, et le principe perd vite de son charme. C’est sans doute que je préférais les grandes remises en cause de la jeune femme.
Pour le reste, j’ai eu plaisir à me laisser embarquer. L’héroïne m’a touchée, à l’heure des premiers (tout premiers!) bilans, mais aussi des grands virages professionnels. Pour une fois, c’est l’héroïne qui fait carrière et qui doit sacrifier des choses pour exercer ce métier de scénariste de séries télé qui lui plaît. Il n’y a rien d’égoïste là-dedans, tout au plus une inversion des schémas établis. Le personnage de l’époux est très réussi aussi, à la fois quand il est saisi au moment de leur rencontre - un ours énigmatique et attirant - et quand il est évoqué dans ses doutes sur leur couple, sur l’investissement affectif de la jeune femme. Et puis il y a le personnage de l’ami et collègue, celui qui est là depuis le début, qui est indispensable à l’équilibre professionnel mais aussi personnel de notre héroïne. Rainbow Rowell excelle à évoquer leur amitié forte, sans céder à la facilité du triangle amoureux de mauvais aloi, tout en évoquant la zizanie que peut semer cette amitié hors-norme.
Alors bien sûr, Rainbow Rowell garde certaines habitudes de la littérature Young Adult: la volonté de réconforter le lecteur par un dénouement positif, le refus de céder à la noirceur. Mais c’est aussi ça qui est bon. Ce n’est sans doute pas un grand roman au regard de l’histoire de la littérature, mais ce n’est pas ce que j’en attendais. J’attendais un roman ancré dans le quotidien, brossant des portraits délicats de personnages ordinaires (=pas torturés), me prenant par la main en douceur du début à la fin. A un fil réussit parfaitement sa mission: m’emporter, me distraire, me faire rêver mais aussi me faire un peu réfléchir, m’apaiser enfin.
Rainbow Rowell, A un fil (Landline), Milady, 2015. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Cédric Degotex. Publication originale: disponible en ebook (SANS DRM).
3 commentaires:
Joli billet, tu m'as convaincue :)
Je ne pense pas que Rainbow Rowell soit pour moi, par contre, je vois que tu as le Gatiss et il me tente beaucoup ! J'attends avec impatience ton avis ;-)
@Cuné: tant mieux! Tu me diras, si tu le lis, si tu aimes.
@Sherlbylee: ah, je patiente pour le Gatiss, je ne veux pas le gâcher!!!! Je vais à Londres en avril, je me demande si je ne vais pas le garder jusque là.
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