Présentation
Alors que la neige et un vent glacé sévissent sur le comté d’Absaroka,
Walt Longmire vient à la rescousse d’un vieil homme traîné sur la neige et le
verglas, attaché à un pick-up par une corde, puis il doit retrouver le
propriétaire d’un pouce égaré dans une glacière…
Mon avis
Chaque année j’attends avec impatience le nouveau Craig Johnson, dont
j’apprécie les romans depuis la parution en France de Little Bird. Après le passage par Philadelphie, j’ai apprécié de
retrouver Walt Longmire dans son comté, entouré de Vic, de Santiago, de Lucian
et bien entendu, de Henry Standing Bear. Molosses
prend son temps : pas de cadavre dans les premières pages, mais une
mésaventure assez drôle qui pose les personnages du volume, avec le vieux Geo,
personnage inattendu et savoureux, flanqué d’un petit-fils affligeant et de la
compagne de ce dernier, Gina, pas plus brillante. Petit à petit, Craig Jonhson
pose les jalons de la tragédie et de l’intrigue criminelle, tout en explorant
la part d’humanité de chacun des personnages. Là où un romancier enclin à la
facilité aurait fait d’Ozzie un odieux investisseur, Craig Johnson en révèle
immédiatement la complexité de fils enchaîné aux rêves de son père. S’il est
bien sûr quelques authentiques ordures dans Molosses,
il y a avant tout des hommes et des femmes pris au piège de leurs affects, de
leurs erreurs, et c’est avec un regard plein de compréhension et d’empathie que
les considère le shérif Longmire. Santiago joue un rôle particulier dans ce
volume : le jeune adjoint du shérif va mal et souhaite quitter la police
pour revenir au monde carcéral, parce que là, au moins, on sait qui sont les
coupables.
Enfin, il y a bien sûr le talent de Craig Johnson pour évoquer la
nature du Wyoming, ici complètement hostile : il neige, il vente, et les
éléments déchaînent leur puissance contre les hommes dans un long et rude hiver
qui semble ne jamais vouloir finir. Je l’avoue, il y avait quelque chose de
savoureux dans le fait de lire ces pages emplies de blizzard quand, par ici, le
soleil dardait ses rayons avec vigueur…
Voilà sans doute ma série préférée en ce moment, parmi les parutions
(je ne parle pas de ce que je découvre a posteriori), et je suis déjà triste de
devoir attendre un an pour avoir un nouveau volume entre les mains. Triste et
pleinement satisfaite car Molosses a
tenu toutes ses promesses et m’a fait passer un délicieux dimanche.
Craig Johnson, Molosses (Junkyard Dogs), Gallmeister, 2014.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Sophie Aslanides. Publication
originale : 2010.
Le ciel aujourd'hui. Oui, il n'y a rien à voir (sauf une pointe d'épicéa en bas) et c'est ça qui est bien.
8 commentaires:
(j'ai eu le même ciel (sans épicéa)
Ce polar est un bon, le plus débridé de la série (et ce n'est pas un reproche)
Je crois que le ciel était bleu partout hier! Oui, débridé est un mot qui convient parfaitement, il se libère dans un premier temps des contraintes du polar et ça donne un truc formidable.
J'ai un peu de retard, je dois en avoir encore deux à lire avant celui-là, je m'en réjouis d'avance.
Oh quelle chance, je t'envie!!!
Ca alors! Un Walter Longmire que je ne connais pas! Je ne savais même pas que j'avais du retard! Bon, je le note, même si pour l'instant je suis plus branchée Italie. Vous avez dû voir que je disais du bien du commissaire Ricciardi sur le blog de Jean-Marc Lahérrère, et je veux aussi lire "L'Affaire Kodra" de Renato Olivieri
J'ai lu pas mal de polar italien il y a quelques années, j'aimais beaucoup Carlo Lucarelli et Marcello Fois. Je m'aperçois que je suis semée! Je ne vonnais pas du tout Renato Olivieri, j'irai regarder ça, merci!
J'adore "Sempre caro" de Marcelo Fois, livre culte pour moi, lu et relu! J'ai lu du Lucarelli il y a dix ans mais je n'ai pas accroché comme à Camilleri, ou comme, je l'espère, à Maurizio de Giovani. Je vais voir si "Le printemps du commissaire Ricciardi" confirme le bien que j'ai pensé de "L'hiver".
Jamais réussi à lire Camilleri, la traduction me gêne... Je comprends bien que Serge Quadruppani fait un travail admirable pour rendre les spécificités de la langue de Camilleri, mais ça me semble artificiel. Grosse lacune!
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