samedi 8 mars 2014

Le Dahlia noir (BD), de James Ellroy, Matz, Fincher et Hyman


Présentation (éditeur)
Los Angeles Police Department, 1946. Dwight "Bucky" Bleichert fête son premier jour aux Mandats, le prestigieux service où rêvent de travailler la plupart des flics de la Cité des Anges. Il fera équipe avec Leland "Lee" Blanchard, un collègue qui comme lui a été boxeur, et qu’il a déjà affronté sur un ring. Malgré les nondits entre eux, les deux hommes sympathisent. Ils ne savent pas encore qu’ils vont enquêter ensemble sur un crime qui va à la fois les rapprocher et bouleverser leurs existences : la mort atroce d’une jeune femme, Elizabeth "Betty" Short, surnommée le Dahlia Noir, dont on retrouve le corps mutilé dans un terrain vague, en janvier 1947... 

Mon avis
Adapter Ellroy... Déjà au cinéma c'est un défi. Relevé honorablement par C. Hanson pour L.A. Confidential, de manière affligeante par Brian de Palma (ce n'est que mon avis évidemment) pour Le Dahlia noir. S'attaquer à ce déjà classique du roman noir en bande dessinée était une belle preuve d'audace. J'abordais donc ce roman graphique avec perplexité. J'ignore ce qu'en pense un lecteur de BD n'ayant jamais lu le roman. Mais pour qui a lu (plusieurs fois) le somptueux roman de James Ellroy, c'est un vrai plaisir. Le pari du scénario est bien relevé. L'essentiel y est, tout au plus y a-t-il quelques éléments un peu rapides, peut-être, pour qui ne connaît pas lhistoire, mais qui ne gênent pas quand on connaît bien le roman. C'est de la belle ouvrage, qui ne gomme pas la complexité de l'histoire et ne la rend pas incompréhensible.
Côté dessin, c'est une grande réussite. Miles Hyman travaille au fusain, ce qui donne un côté vintage sans verser dans le musée des fifties... Grace à un découpage (voulu par Fincher) parfait, par le travail sur la couleur, Hyman recrée les ambiances du roman et insuffle du rythme à l'histoire. Çà et là, des références, par exemple à Hopper.
Je ne suis pas fan des adaptations de polar (ou de quoi que ce soit d'autre) en bande dessinée. J'avoue acheter certaines adaptations par curiosité, parce que je juge le roman inadaptable (par exemple pour Shutter Island). Je suis ravie quand ça marche, et avec Le dahlia noir, ça marche très bien. Bien sûr, je vous conseille surtout de lire le roman de James Ellroy, mais si c'est déjà fait, n'hésitez pas, lisez Le dahlia noir scénarisé par Matz et David Fincher, et somptueusement mis en images par Miles Hyman.


Matz et David Fincher (scénario), Miles Hyman (dessin), Le Dahlia noir, Casterman/Rivages, 2013. D’après le roman de James Ellroy publié aux éditions Rivages.

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