Présentation
(éditeur)
Los Angeles Police Department, 1946.
Dwight "Bucky" Bleichert fête son premier jour aux Mandats, le
prestigieux service où rêvent de travailler la plupart des flics de la Cité des
Anges. Il fera équipe avec Leland "Lee" Blanchard, un collègue qui
comme lui a été boxeur, et qu’il a déjà affronté sur un ring. Malgré les
nondits entre eux, les deux hommes sympathisent. Ils ne savent pas encore
qu’ils vont enquêter ensemble sur un crime qui va à la fois les rapprocher et
bouleverser leurs existences : la mort atroce d’une jeune femme, Elizabeth
"Betty" Short, surnommée le Dahlia Noir, dont on retrouve le corps
mutilé dans un terrain vague, en janvier 1947...
Mon
avis
Adapter Ellroy... Déjà au cinéma c'est
un défi. Relevé honorablement par C. Hanson pour L.A.
Confidential, de manière affligeante par Brian de Palma (ce n'est que mon avis évidemment)
pour Le Dahlia noir. S'attaquer à ce déjà classique
du roman noir en bande dessinée était une belle preuve d'audace. J'abordais donc ce roman graphique avec
perplexité. J'ignore ce qu'en pense un lecteur de BD n'ayant jamais lu le roman.
Mais pour qui a lu (plusieurs fois) le somptueux roman de James Ellroy, c'est
un vrai plaisir. Le pari du scénario est bien relevé. L'essentiel y est, tout au plus y a-t-il quelques éléments un
peu rapides, peut-être, pour qui ne connaît pas l’histoire, mais qui ne gênent pas
quand on connaît bien le roman. C'est de la belle ouvrage, qui ne gomme pas la
complexité de l'histoire et ne la rend pas incompréhensible.
Côté dessin, c'est une grande réussite. Miles Hyman travaille au fusain, ce qui donne un côté vintage
sans verser dans le musée des fifties... Grace à
un découpage (voulu par Fincher) parfait, par le travail sur la couleur,
Hyman recrée les ambiances du roman et insuffle du rythme à l'histoire. Çà et là, des références,
par exemple à Hopper.
Je ne suis pas fan des adaptations de polar (ou de
quoi que ce soit d'autre) en bande dessinée. J'avoue acheter certaines
adaptations par curiosité, parce que je juge le roman inadaptable (par exemple pour Shutter Island). Je suis ravie quand ça marche,
et avec Le dahlia noir, ça marche
très bien. Bien sûr, je vous conseille surtout de lire le roman de James Ellroy, mais si
c'est déjà fait, n'hésitez pas, lisez Le dahlia noir
scénarisé par Matz et David Fincher, et somptueusement mis en images par Miles
Hyman.
Matz et David Fincher (scénario), Miles Hyman
(dessin), Le Dahlia noir,
Casterman/Rivages, 2013. D’après le roman de James Ellroy publié aux éditions
Rivages.
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