Présentation éditeur
À cause
de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de
boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que
leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée,
le 14 juillet.
L’été des
« trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de
l’Élysée !!!
Et tant
qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de
boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire
l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!!
Ce que j’en pense
Je suis souvent circonspecte envers la littérature de
jeunesse, en tout cas pour ados, française. Je la trouve bien souvent alourdie
d’une visée édifiante et pédagogique qui me fatigue grandement. Et puis de
temps en temps, je tombe sur une pépite, et c’est le cas de ces Petites Reines. J’y ai trouvé ce que j’aime
dans certains romans anglo-saxons, par exemple ceux de Susin Nielsen : une
capacité à faire rire sur des sujets graves, à faire réfléchir par l’humour,
tout en construisant de vrais personnages et de vraies intrigues, pas des
prétextes à « messages pédagogiques bourrés de prêchi-prêcha ».
Car Clémentine Beauvais s’empare d’un sujet de taille :
la norme imposée aux corps adolescents, le culte de l’apparence et le
harcèlement via les réseaux sociaux. Oui, rien de moins. Mais elle le fait en
construisant une intrigue échevelée et des personnages totalement barrés. Pas
réaliste, pas vraisemblable, m’objecteront certains ? Ni plus ni moins que
ces personnages ridicules et ces intrigues édifiantes qu’affectionne la
littérature de jeunesse française.
Mireille, Astrid et Hakima sont les trois boudins élus par
un adolescent crétin sur un réseau social, et si la première (notre narratrice)
s’est forgé une carapace de dérision, les deux autres, nouvellement élues, sont
bien plus affectées. Mais Mireille a plus d’un tour dans son sac, et elle va,
avec ses deux nouvelles amies, s’emparer de ce statut de mocheté pour entamer
un périple épique à vélo (et non en vélo, SVP), chaperonné par le grand frère
de Hakima. Tous ont une excellente raison d’aller à Paris le 14 juillet.
Les dialogues claquent, les situations drolatiques s’enchaînent,
la narration intègre la rumeur du monde (les articles de presse et leurs
commentaires d’internautes enragés, Twitter et Facebook), le tout mêlant les
codes d’une fiction sociale traitée avec subtilité et ceux d’un feel-good book.
Je suis conquise et je sais que je lirai les autres romans
de Clémentine Beauvais, que ce soit Songe
à la douceur qui lui a valu une belle couverture médiatique ou La pouilleuse, qui avait fait partie d’une
sélection des Nuits Noires d’Aubusson (sélection collège, je suppose), ce qui est
de bon augure.
Clémentine Beauvais, Les
petites reines, Sarbacane Exprim’, 2015.
6 commentaires:
Repéré depuis quelque temps, mais je laisse la place aux lecteurs 'jeunesse', c'est plus correct. Cependant dès qu'ils auront emprunté ce roman à leur guise, je foncerai!
J'aime aussi beaucoup S Nilsen.
keisha
Tu m'as donné très envie de le lire (et comme il figure au catalogue d'une de mes bibliothèques, je ne t'en veux pas ;) !) !
@Keisha : ah oui je comprends, et ce serait dommage de les en priver. Tu me diras s'ils te font des retours positifs? Quant à Susin Nielsen, c'est un de mes auteurs jeunesse préférés.
@Brize: ah ben je l'ai échappé belle! :-)
Kzisha toujours anonyme ??? mdr
sympa et j'aime bien ce que tu reproches à certaines lectures jeunesse et ce que l'on recherche en vrai !
J'ai furieusement envie de le lire, c'est malin!!!! Merci, merci.
@Electra : oui, Keisha est victime d'une malédiction sur Blogger, c'est dingue. Bon, j'ai peut-être la dent dure avec les lectures jeunesse, et c'est évidemment un point de vue d'adulte...
@Miss Cornélia : ah ben je suis assez contente de moi. Et bon sang, si tu le lis, j'espère que tu te régaleras autant que moi.
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