vendredi 15 février 2013

Le silence de Jean-Guy Soumy



Présentation
Tout vacille pour Jessica lorsque son mari est retrouvé mort dans un motel alors qu’il devait se rendre à leur maison de campagne. Ce brillant mathématicien franco-américain s’est suicidé sans laisser d’explication. Pourtant, tel le petit Poucet, il laisse quelques indices à Jessica, sous forme de vers de ce poète français qu’elle aime tant et dont elle a fait son objet d’études (elle est professeur de littérature). Elle commence à remonter la piste : la vérité est terrible et fait vaciller toutes ses certitudes.

Mon avis
J’ai été captivée par le récit : j’aimais l’argument de départ, ce mathématicien brillant qui se suicide et qui laisse derrière lui de lourds secrets. J’avançais dans le roman, stupéfaite par les révélations, par l’ampleur du mensonge et son caractère tragique. J’ai beaucoup aimé les personnages, de Jessica, de plus en plus désemparée, à Phil, en passant par Lewis, peut-être celui qui m’a le plus touchée.
Par ailleurs, j’aime beaucoup l’écriture de Jean-Guy Soumy, magnifique et d’une sobriété qu’il n’avait encore jamais atteinte.
Je dois avouer cependant que je suis moins convaincue par la fin du roman, par la partie qui se déroule en Creuse. Je ne veux pas dévoiler ce qui s’y passe, je dirai simplement que l’histoire y prend un tour qui m’intéresse moins, quoique très cohérent par rapport à l’ensemble. Finalement, Alexandre gardera l’essentiel de son secret, et je trouve que le personnage reste un peu trop opaque, comme si l’auteur se désintéressait de lui pour se tourner vers les vivants, vers Samuel, Jessica et Lewis. C’est un choix que je comprends mais je suis restée sur ma faim. D’ailleurs, j’ai trouvé la fin un peu abrupte.
Reste que c’est un très beau roman, qui nous pousse à nous interroger sur notre identité, sur ce qui fait ce que nous sommes, pour nous-mêmes et pour les autres. Qu’inventons-nous de nous-même ? Qu’est-ce qui, dans notre histoire, nous constitue vraiment ?
En dépit de mes réserves, vous l’aurez compris, j’ai aimé Le silence, tout comme j’avais aimé, du même auteur, Le Congrès, superbe et terrible roman.

Jean-Guy Soumy, Le silence, Robert Laffont, 2013. Lu en e-book.

2 commentaires:

Brize a dit…

Un auteur dont je n'avais jamais entendu parler... mais là, je le note !

Tasha Gennaro a dit…

Hello! Je crois qu'il y a une interview sur le site feedbooks, Jean-Guy Soumy est quelqu'un de discret. Je te recommande celui-ci, ou Le Congrès.