dimanche 26 mars 2023

L'Agent Seventeen de John Brownlow



Présentation éditeur

« Vous ne connaîtrez jamais mon nom. Mais vous n’oublierez jamais mon numéro. Derrière les événements dont on vous informe, il y a les tueurs clandestins qui remettent de l’ordre. Officiellement, nous n’existons pas, et pourtant les gouvernements de tous les pays ont recours à nos services. Ma prochaine cible est Sixteen et, un jour prochain, j’aurai Eighteen sur le dos. »

Ainsi parle l’agent Seventeen, le meilleur de tous, chargé d’éliminer son prédécesseur qui se terre dans un coin reculé d’Amérique. Leur lutte sera sans merci. Quant à savoir à qui profite le crime…


Ce que j'en pense

Je ne saurai dire si le bandeau, qui essaie d'alpaguer les lecteurs et spectateurs de James Bond et Jason Bourne, dit vrai, car somme toute, j'ai vu assez peu d'aventures de 007 (et n'en ai lu aucune) et n'ai jamais vu Jason Bourne (idem pour les romans). Mais on sent que l'auteur a un savoir-faire de scénariste : il a le sens du rythme et de la scène. On ne s'ennuie pas une minute, et le roman se dévore, offrant un roman d'action sur fond d'espionnage et d'enjeux géopolitiques.

Alors bien sûr, le revers de la médaille (celle du savoir-faire) est que vous aurez votre lot de stéréotypes, à la fois dans la caractérisation des personnages et dans les considérations sur le monde tel qu'il va, et que l'intrigue, dans son cheminement général, est assez prévisible. Mais qu'importe : c'est un art de manier les codes sans les détourner et sans en faire pour autant une énième redite. En outre, ce n'est pas si facile de trousser de vrais personnages en dépit du stéréotype, justement, et chaque protagoniste est intéressant, doté d'une épaisseur qui fait qu'on n'est pas dans une imitation bêtasse de récit d'action. Et puis il y a un ton : le récit à la deuxième personne m'a d'emblée séduite et intriguée. 

J'ai aimé en particulier le traitement des personnages féminins : pas trop badass (parce que là, pour le coup, certaines fictions contemporaines commencent à me les briser avec la figure faussement transgressive de l'héroïne badass), pas nunuches, de beaux personnages. Barb, Osterman, et Kat sont suffisamment atypiques pour être convaincantes. 

Bref, c'est de la belle ouvrage, un divertissement de grande qualité, pas nauséabond dans le regard posé sur le monde, un roman qui fait passer un excellent moment sans rendre stupide. Pas mal, non? 


John Brownlow, L'Agent Seventeen (Seventeen), Gallimard, Série Noire, 2023. traduit de l'anglais par Laurent Boscq. 



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