Présentation éditeur
Serge, veuf, soixante ans, qui a le sentiment
d’être passé à côté de sa vie… Janis, la vingtaine, jeune et paumée, qui ne
s’en sort pas et se cherche encore… Carlos, José, Sammy, les petits caïds de la
cité… Mattis, le flic en perdition… Toro qui se prend pour un dur… Carole, la
compagne éphémère… Rémi, l’autre flic, l’ami des soirs de planques… Des
personnages ordinaires, des « vrais » gens de la « vraie » vie… Avec leur cœur,
leurs désirs, leurs doutes et leurs conneries… Mais qui, tous, ont la farouche
volonté de vouloir changer d’existence, de remettre les compteurs à zéro et de
repartir gonflés à bloc ! À chacun sa manière… À chacun son karma… À chacun son
destin… Le fric, le pouvoir, l’amour, la cavale ou la mort ! Il y en aura pour
tout le monde…
Ce que j’en pense
Ce premier roman noir de Philippe Hauret attendait depuis
quelques mois sur la PAL et il a été vite lu : je me suis prise au jeu de
ce qui m’a d’emblée paru être un roman noir de facture assez classique.
Classique ne veut pas dire sans intérêt, attention…
Il y a dans Je vis je
meurs les ingrédients d’un bon roman noir, quand le genre s’attache à des
trajectoires de vie qui ne demandent qu’à se fracasser. Serge, paisible
retraité, voit sa vie changer quand il vole au secours d’une belle demoiselle
en détresse, Janis, et le lecteur sait tout de suite qu’il paiera cher cette
volonté de changer sa vie in extremis. Il y a Mattis, qui reprend l’archétype
du flic à la dérive, qui a vu sa vie exploser, qui ne peut se débarrasser de
ses addictions (alcool, came, jeu), qui se demande lui aussi si sa vie pourrait
prendre une autre direction.
Il y a dans ce roman la violence et le désespoir, la fureur
et la tragédie, servis par une écriture sobre et belle, par une construction au
cordeau, très bien rythmé. Alors d’accord, Philippe Hauret ne révolutionne
peut-être pas le polar, mais qu’importe ? Il trousse un beau roman noir,
avec des personnages forts, et moi, j’ai passé un excellent moment.
PS : et oui, le titre est bien une référence au sonnet de Louise Labé... ;-)
Philippe Hauret, Je
vis je meurs, Jigal, 2016.
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