Présentation éditeur
Le corps de la belle Carlota est retrouvé flottant dans un étang. L’autopsie révèle qu’elle était enceinte, à l’insu de son mari. Le quatuor de bourgeois blasés formé par les couples Carlota-Luis et Pepa-Modolell se brise d’un seul coup. Modolell, puis Luis, sont accusés du crime. Et si c’était plutôt l’amant mystérieux qui avait fait le coup ? Une brève histoire cruelle d’un grand maître de la satire sociale et du suspense policier.
Ce que j'en pense
J'avais besoin d'un petit intermède dans la lecture absorbante, dense et éprouvante d'Ellroy. Et les éditions Points m'avaient fait parvenir ce court roman de Manuel Vázquez Montalbán, Ménage à quatre, une réédition bienvenue. Et vous savez, quand je dis intermède, je ne veux pas dire que j'ai besoin de légèreté, de manque d'épaisseur ou je ne sais quoi. Parce que cet opus est bref mais intense, malin et assez diabolique. A certains égards, l'auteur propose une histoire qui pourrait être celle d'un roman à suspense, sauf que Montalbán se fiche pas mal du "mystère". Ceux qui s'offusqueraient que le lecteur devine dès le début se sont à mon avis trompés de lecture... ce n'est pas la question.
Non, l'auteur livre une cruelle histoire dans laquelle les libertés amoureuses se heurtent au carcan du couple, de la conjugalité, où personne n'est ce qu'il paraît être. Et on aurait tort de penser que Montalbán est loin du roman noir : le franquisme en ombre portée ne se laisse pas oublier.
L'ensemble est d'une ironie grinçante, et absolument tragique.
Manuel Vázquez Montalbán, Ménage à quatre (Cuarteto, 1987), Points Policier, 2024 (édition française : 1990). Traduit de l'espagnol par Rauda Lamis.
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