jeudi 21 avril 2022

Les invités de Richard Gwyn



Présentation éditeur

Un homme seul habite la maison que lui a léguée sa tante, dans le massif gallois des Black Mountains, occupant ses journées et ses nuits à lire les ouvrages de la bibliothèque. Un matin, il découvre une tente bleue dans son jardin, d’où sortiront au fil des jours des visiteurs étranges. L’une s’invite dans sa cuisine pour lui proposer du thé, un autre, aux allures de vagabond, entreprend sans tarder le réaménagement total du potager. Chacun raconte son histoire et prétend que la tente est la sienne. Le temps s’étire, les certitudes chancellent… Ce bal drolatique et incessant d’invités se poursuivra-t-il ou devront-ils tous retourner dans leur monde ?

Ce que j'en pense

Voilà une lecture qui m'a offert un voyage inédit, un dépaysement total, dans des contrées imaginaires. Oh pas de créatures fabuleuses ou mythologiques ici, mais une maison perdue dans les Black Moutains galloises, habitée par le narrateur qui a hérité de cette demeure par sa tante, Megan. Nous découvrons au fil du récit cette femme singulière à la bibliothèque extraordinaire, que notre narrateur parcourt sans se lasser. Le roman s'ouvre sur la découverte inattendue d'une tente d'un bleu irréel tout près de la maison, dans le pré du voisin. 

Le roman est placé sous le patronage, si je puis dire, de Borges et de son Aleph, mais aussi de Lewis Carroll, entre autres, avec également des références amusées à la culture pop, comme Doctor Who, ou à une culture plus érudite, avec l'ésotérique Thomas Vaughan. Ode aux pouvoirs de l'imagination, le récit déroute, enchante, joue sur une étrangeté qui n'est jamais effrayante. 

Erudit et poétique, le roman de Richard Gwyn enchante, et il est difficile d'en parler davantage sans gâcher le plaisir de la découverte. Il faut se laisser porter, à la fois par le récit de notre narrateur et par ceux de ses "invités", qui éclairent chacun à leur manière la vie de la tante Megan. Il faut entrer dans la tente bleue comme dans le terrier du lapin, sans se soucier du rythme des ans et des heures (le narrateur est souvent désorienté quand il regarde sa montre). Le voyage en vaut la peine. 


Richard Gwyn, Les invités (The Blue Tent), Joëlle Losfeld, 2022. Traduit de l'anglais (Pays de Galles) par Céline Leroy.

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