Image empruntée ici |
Mes lectures de juin ont été éclectiques à souhait, et peu ont été décevantes.
La grosse déception fut un roman de Giorgio Scerbanenco, l’auteur milanais de la série des Duca Lamberti, un de mes gros chocs littéraires. Là où le soleil ne se lève jamais est un roman sympathique, mais qui fait le choix d’une romance qui, à mon goût, tempère trop la noirceur que j’aime chez l’auteur.
Une déception moindre m’a été infligée par La Découronnée de Claude Amoz. J’étais si heureuse de ce retour littéraire de Claude Amoz! Mais je n’ai pas été emballée par l’intrigue, un peu convenue à mon goût, et le côté très psychologique de ce récit.
J’ai savouré Lady Susan, court roman de Jane Austen, d’une cruauté terrible mais dont on sort le sourire aux lèvres. Le roman a été adapté en 2016 sous le titre Love & Friendship mais je n’ai pas vu le film. Le roman est une oeuvre de jeunesse de Jane Austen, et il peut déconcerter : sa forme épistolaire cède la place à la toute fin à un récit pris en charge par un narrateur, c’est un choix étonnant. Certes, on n’est pas encore dans les grandes oeuvres de Jane Austen, mais c’est un régal d’écriture, de malice et de justesse.
Je me suis fait plaisir avec deux polars très différents : le simplement divertissant Retour à la quinze départ de Janet Evanovich, valeur sûre quand j’ai besoin de sourire, de rire, avec une intrigue bien ficelée (mais secondaire), des situations et des dialogues loufoques. Et plus sérieux, Au scalpel de Sam Millar, dans lequel j’ai retrouvé avec grand bonheur Karl Kane, dans un roman noir passionnant, sec. J’aime l’humanité de Millar, sa façon de parler des personnages écrasés, sa façon de m’empoigner dès les premières pages.
Outre Sous la neige, nos pas, de Laurence Biberfeld, dont j’ai déjà parlé, il y a eu un autre roman noir, très différent par le ton, auquel je repense souvent. J’ai nommé Révolution de Sébastien Gendron, à la fois jubilatoire, jouissif et enragé. Pendant les 3/4 du roman, je me demandais où Gendron m’emmenait, comment il allait se sortir de cette histoire, et c’est un sans-faute. On peut bien sûr ne voir dans Révolution qu’un divertissement maîtrisé et plaisant, mais c’est aussi un roman politique, qui prend position sur le monde.
Autre livre éminemment politique, cette fois sur la question des droits civiques aux Etats-Unis, Mets le feu et tire-toi, biographie engagée de James Brown signée James Mc Bride. L’auteur retrace de manière saisissante et impliquée la trajectoire de James Brown, faisant plus largement un portrait des Etats-Unis. J’ai aimé aussi que Mc Bride, lui-même musicien, écrive de si belles pages sur la musique, le jazz, le funk, et sur les à-côtés de la musique, la célébrité, le rapport à l’argent, etc.
En juin, j’ai aussi lu et aimé Plonger de Christophe Ono-Dit-Biot, ce qui est surprenant, car par certains aspects, le roman cumule les traits honnis d’une certaine littérature parisienne et branchée. Mais la plume de l’auteur me saisit, et comme Croire au merveilleux, Plonger m’a touchée.
Un de mes grands coups de coeur a été Dolce Vità. 1959-1979 de Simonetta Greggio. J’avais lu un roman de cette auteure il y a quelques années (Etoiles) et j’avais aimé, sans y voir du tout un grand livre, plutôt une belle romance un peu grave. Mais cette chronique de l’Italie, très politique, m’a passionnée, intéressée, et j’ai été épatée par l’écriture, précise et belle de Simonetta Greggio.
Mois riche, éclectique, ce fut mon mois de juin côté lectures.
Et je vous reparlerai très vite de juillet…
2 commentaires:
Je viens juste de visionner LOve and Frienship (ouais sympa) mais j'ai envie de relire Lady susan...
Très éclectique ! Certaines lectures ne m'intéressent pas (ouf!) mais je note McBride dont j'avais aimé le précédent et James Brown - je note je note ! J'ai lu un Sam Millar l'an dernier (les Chiens de Belfast) mais j'avais été vraiment déçue. J'ai Evanovich une fois (je trouve ça plaisant quand on prend l'avion) et enfin j'ai aussi beaucoup aimé Lady Susan (j'ai vu l'adaptation ciné je ne m'en souviens plus beaucoup, il va falloir que je relise mon billet!).
Enregistrer un commentaire