De Violette Nozière, somme toute, je ne
connaissais que le portrait livré par Claude Chabrol dans le film éponyme, qui
date de 1977. C’est avant tout le graphisme de cette bande dessinée qui m’a
attirée, et ensuite séduite sans réserve ou presque. Le travail de Camille
Benyamina sur Violette Nozière Vilaine
chérie est superbe. On sent qu’elle vient du monde de l’illustration, et
j’ai aimé la délicatesse de son trait, que ce soit pour les personnages ou les scènes
de rue, somptueuses. Et puis ce sont les années 1930, et j’adore les tenues, les
silhouettes, j’en rêve comme en rêvait cette pauvre Violette, je le crains. Ma
seule réserve sur le dessin : les personnages sont parfois un peu
« courts sur pattes », un peu raides, mais cela n’enlève rien à la
finesse du trait.
Je suis plus réservée sur le scénario. D’abord
parce que je trouve que le récit hésite un peu trop : Violette est-elle un
monstre ? Est-elle une jeune fille victime de ses rêves d’élévation
sociale ? On ne sait trop, et si Chabrol prenait assez clairement parti, c’est
ici beaucoup moins clair, à mon avis. Ensuite, et le défaut précédent
s’explique sans doute par celui-ci, je trouve que le récit va trop vite.
Aurait-il fallu deux tomes ? Peut-être. En tout cas, je trouve qu’on
comprend mal la trajectoire de Violette, et encore moins sa rédemption finale,
pas plus qu’on ne comprend le revirement de la mère.
Bref, j’ai été un peu déçue, quoique séduite
par le dessin.
Eddy Simon (scénario) et Camille Benyamina
(dessin et couleurs), Violette Nozière, Vilaine
Chérie, Casterman, 2014.
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