Une bonne mauvaise grippe et me voilà
sans force pour lire, il y a huit jours de cela… Entre deux bouffées de fièvre,
j’ai regardé la saison 3 de Luther,
achetée peu avant Noël et laissée dans un coin. J’avais chroniqué ici la
première saison de cette série, dont j’avais, à quelques réserves près,
apprécié la tonalité hardboiled. Je dois préciser que j’avais beaucoup moins
aimé la saison 2, qui exacerbe ce qui m’avait déplu dans la première : on
passe à une logique très feuilletonnante là où la première saison propose des
épisodes clos sur eux-mêmes ; on se concentre sur les malheurs (doux
euphémisme) de Luther, et le tout est hautement invraisemblable et carrément
abracadabrant.
Pourquoi ai-je acheté la saison 3, me direz-vous ? Eh bien
parce que malgré ces défauts, j’adore les personnages (Luther, Alice) et parce
que l’ensemble est admirablement filmé. Bref, j’ai cédé à l’appel de la saison
3…
Est-ce la fièvre ? J’ai passé un
excellent moment avec ces quatre épisodes. Les deux premiers sont focalisés sur
une enquête principale, mais le plus beau est dans une enquête secondaire, qui
met en scène un père bouleversant et désespéré. Les deux suivants mettent
Luther aux prises avec un redoutable vengeur : sans originalité mais avec
beaucoup de force, l’histoire pose des questions terribles, et le scénario va
jusqu’au bout de la noirceur. L’ensemble est lié par la croisade que mènent
deux policiers (on retrouve Erin Gray) contre Luther, décidés à le faire tomber
par tous les moyens. Et le dernier épisode voit le retour en fanfare de la
délicieuse et effarante Alice. La saison 3 introduit aussi un nouveau
personnage féminin et c’est tant mieux.
Evidemment, il n’y a pas grand-chose de
réaliste dans cette série, et pourtant, elle garde cette tonalité hardboiled
que j’aime tant. Si les intrigues sont invraisemblables quand on se rapporte à
notre monde réel, elles « tiennent » bien en termes de cohérence
interne, sont bien construites. Et puis comme d’habitude, pas de temps mort,
beaucoup de tension. Les comédiens sont tous impeccables et sont servis par des
dialogues qui ne sonnent jamais faux (comparez donc à la plupart des séries
policières françaises). Enfin, la mise en scène et la photographie sont
somptueuses : il y a dans ces séries BBC une manière de filmer Londres qui
laisse pantois, vraiment.
En conclusion, que dire ? Je suis
partante pour la saison 4 (signée, semble-t-il).
Luther, saison 3, diffusée en Grande-Bretagne en 2013. Série créée par Neil Cross, produite par la BBC. Disponible en DVD.
2 commentaires:
Ah, tu me filerais presque des regrets : je ne l'ai pas regardée (sur Canal) parce que je n'en avais pas eu de bons échos (et aussi parce que c'est sombre de chez sombre ; et aussi parce que je regarde déjà pas mal de séries ), en substance on reprochait à la série (et au personnage) d'avoir viré à la caricature d'eux-mêmes.
Ce n'est pas faux... Assurément ce n'est pas la série du siècle, et la saison 2 représentait une rupture que je n'aimais pas. Mais finalement, je me suis laissée porter par cette saison 3, avec un vrai plaisir. Je pense que ça tient beaucoup aux acteurs, idris Elba en tête.
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